1784/85

Tout d'abord, je vous salue mon père et ma mère, et vous informe que je suis ici dans la Résidence de Vienne, pour les grands travaux de l'empereur, et que cela s'appelle Kundaramäz. C'est très grand. Il y a plus de 2 000 hommes et le Kaiser est venu deux ou 3 fois par semaine pour vérifier, comme je te l'ai déjà raconté dans mon autre lettre, mais je n'ai pas bien rédigé l'adresse, je crois que la lettre n'est pas partie mais je t'informe que j'ai travaillé quatre mois à Vienne, puis j'ai pris un congé pour aller à Mödling dans la montagne.

C'est entre la nouvelle ville de Vienne et la Hongrie ; c'est situé dans une région où il n'y a que des vignes et ce n'est pas loin de la ville de Pan (Baden), où il y a des bains chauds, où l'eau sort de terre si chaude qu'on peut à peine le supporter sur la peau, et non loin de Lanzendorf où il y a longtemps, Saint Lucas a voyagé à travers l'Allemagne pour prêcher l'évangile. Après cela, une église y a été bâtie, et un tableau figurant un miracle y a été accroché. Mais le tableau a été retiré sur ordre du Kaiser comme partout ailleurs.

Je vous informe aussi que je vais bien, que je suis en forme et en bonne santé, que j'ai un bon travail m'apportant un demi-florin et du vin à boire ; mon maître en a assez, il a plus de trois cent mille fûts de vin dans sa cave. Il est baron ou seigneur, nous travaillons dans son château qui s'appelle Liechtenstein ; c'est un bon maître, les jours de fête nous avons le droit d'aller à l'église, contrairement au travail que je faisais pour l'empereur. Mais je dois te raconter encore une chose au sujet du grand camp à Minkendorf en août. Il est immense, cent mille hommes environ. Il va y avoir de grandes .............. et des batailles. Ils s'entraînent toute la journée à croire que la montagne va s'écrouler. Nous travaillons à côté de cette montagne, nous l'entendons toute la journée. Il y a le général Laudon qui tient la montagne appelée Aichkogl et le Kaiser va traverser la forêt avec son peuple, les attaquer et les repousser jusqu'à la nouvelle ville de Vienne et les enfermer dans la forteresse. Le Kaiser va attaquer la ville, probablement à la fin du mois. Je vous écrirais bien davantage mais le papier est trop petit mais ça ne peut pas être cette fois-ci.

Je ne peux pas dire non plus quand je rentrerai à la maison. Le travail dure encore. Il faut continuer à restaurer le château, car le vieux château a été brûlé par les "Schowen" il y a deux cents ans, puis dévasté par les "Dirgen" en 1683 comme on peut encore le voir aujourd'hui à Vienne sur le pont des"Dirgen" entre le "Kahlenberg" et la ville ou le Danube, entre les ponts-levis et les grands fossés et sur le "dôme de Stefan" où il les a blessés, il aurait détruit davantage si la lune ne s'était pas cachée. Il a dit que le "grand vizir" des "Dirgen" avait ordonné : avant minuit moins le quart, je dois être dans la ville de Vienne. Il est vrai qu'ils ont détaché le quatrième marteau pour qu'aujourd'hui il ne puisse plus sonner à minuit moins le quart. Il a attaqué et a été fait prisonnier. Et son ............... a été battu.

Je dois encore te raconter une chose. Si tu n'as pas reçu ma précédente lettre, va au Tirol salue de ma part Rizer et tous les siens et demande lui si Berger a l'armoire ou non. J'ai dit que pour 5 florins de bon argent il pouvait lui livrer, mais fais comme bon te semble. Je n'en ai pas besoin. Fais toi remettre les clés et regarde : tu peux prendre ce dont tu as besoin. Je n'ai besoin de rien. Et demande aussi à Mesner Joseph de Nussdorf, s'il a fait ou non "la barre" ; tu peux aussi porter cette dague et donne de mes nouvelles à Danièle Wam. Et si tu veux m'écrire une lettre, écris à l'adresse indiquée derrière. Je ne peux pas t'écrire plus sauf que je séjourne au marché Möding, que je suis en bonne santé et que la mesure de vin est à 45 sous.

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