Tout d'abord, je vous salue, mes chers père et mère.

J'espère que ces lignes vous trouveront en bonne santé.

Je vous informe que, Dieu merci, je vais bien ; j'ai du travail et j'ai l'intention rester jusqu'à la saint Martin.. .

Je n'ai pas de grandes nouvelles à vous annoncer. On ne sait pas encore ici comment cela va se terminer. Il y a ici, non loin de la frontière française, des combats importants. Tous les puissants veulent faire la guerre contre la France. On ne sait pas si la Suisse va y être mêlée ou non.

Les suisses sont déjà en place le long des frontières françaises en tant que guetteurs. En cas d'attaque ils doivent faire du bruit et allumer les "arbres de fête" et tirer des coups de canon pour qu'on voie les arbres en feu d'un sommet à l'autre. L'alerte sera ainsi donnée dans toute la Suisse en 48 heures, et toute la Suisse réunira environ 100 000 hommes en armes.

Je ne vois rien d'autre à raconter. Vous devez être au courant des combats en France. Ici tout est encore calme. Je veux aussi vous dire que j'ai bien reçu la dernière lettre du 12 février, mais n'y ai rien trouvé de bien nouveau.

Je sais bien que mon père ne m'écrira pas beaucoup et moi non plus, mais mon frère devrait m'écrire comment cela va à la maison et dans le voisinage.

Michael Wagner

Garçon charpentier à Bursin le 8 septembre 1792

Une phrase en français dans une lettre de 1792

Il est assez surprenant de trouver, dans cette lettre datant de 1792 et adressée à ses parents, une phrase en français, prouvant que Michäel maîtrise déjà parfaitement la langue. Cependant, il est vraisemblable qu'aucune personne en Bavière ne puisse traduire cette phrase à Wolfgang, phrase qui exprime la rancoeur qu'à Michäel envers son père, car il a certainement quitté la maison familiale à l'issue du remariage de ce dernier, suite au décès de sa première épouse. Cependant, dans toutes ses lettres, Michel continue à écrire: Mes chers père et mère, bien que se ne soit pas sa mère.

"Comme il n'était pas du tout nécessaire que je quitta votre maison, et dès lors que l'ai quittée, je trouve présentement qu'il n'est pas nécessaire que j'y retourne à ce moment."

 

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