le 10 Messidor an 10 ou 29 juin 1802
Tout d'abord je vous salue mes chers père et mère.
Je veux vous dire que j'ai bien reçu la lettre du 22 mai que j'ai constaté que mes parents étaient vivants tous les deux et en bonne santé comme moi-même.
En lisant cela j'en avais les larmes aux yeux. Il y a si longtemps que je n'avais pas de nouvelles de mon père, je reconnais sa signature mais pas l'écriture, et quand vous m'écrirez j'aimerais que mon père signe lui-même de sa propre main.
Je n'ai pas grand chose de neuf à raconter si ce n'est comment je me trouve ici et ce que je fais. J'exerce encore mon métier de temps en temps, mais je vais peut-être me marier ici car je me plais beaucoup sur l'île ; je vends aussi des montres de forêt noire et de Franche-Comté.
J'aimerais bien savoir si vous ne connaissez pas chez vous à la maison un bon horloger : je voudrais d'abord essayer avec une ou deux pièces et vous envoyer l'argent tout de suite mais ce doit être des montres "Rabodier" qui doivent fonctionner un mois sans être remontées. Si vous connaissez quelqu'un qui sait fabriquer de telles montres, écrivez-moi leur prix et la façon de l'ouvrage et on verra.
Avec mes amitiés à mes amis et connaissances Michael Wagner
Accueil "l'histoire de Michaël Wagner"