1810

A Monsieur Wolfgang Wagner, sur le Rossersberg, Tribunal Rosenheim via Beuern/Strasbourg/Munich

Tout d'abord je vous salue mon père et ma mère. J'espère que ces quelques lignes vous trouveront en bonne santé. Je vais bien aussi.

Je vous informe que je suis marié et que j'ai un fils qui s'appelle comme moi. Alors si nous restons en vie et que nous avons le temps, nous voulons l'envoyer plus tard à la maison pour apprendre l'allemand.

Les nouvelles à vous écrire, sont que les produits alimentaires ne sont pas chers, le pain coûte 1 sou la livre, le vin un sou la bouteille, la viande 6 sous, les poissons ne sont pas chers du tout, on les achète même sans les peser et les autres vivres ne sont pas chers non plus.

Par contre le bois de construction et les planches sont très chers. Un sapin qui convient pour faire un mât de navire, qui a un tronc de 14 ou 15 Zolls et une longueur de 40 pieds coûte plus de 300 gulden et une planche de 8 pieds et de 7 Zolls de large sur 1 Zoll d'épaisseur coûte un gulden ou 45 sous.

C'est à cause des anglais qui ne laissent rien arriver par mer de Hambourg, de Prusse ou de Hollande. Nous subissons toujours le blocus par mer, il nous prennent tous nos petits navires marchands. Tous les jours on entend le grondement du canon en mer. C'est pourquoi le commerce et le travail vont très mal.

C'est pourquoi je prie mon père, dès qu'il aura reçu cette lettre de me répondre aussitôt pour me donner des nouvelles de la maison et de la guerre, et de la nouvelle situation dans les pays voisins.

Voici mon adresse : Saint Marie - Ile de Ré -

le 15 avril 1810

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