La rencontre

"Donc , en mai 1997, la famille Wagner soit les trois enfants et leurs conjoints ont pris la direction de l'Allemagne et j'ai reçu, quelques jours après, des photos de cette réunion historique de ces deux branches familiales issues d'une même union, qui ne se connaissaient pas quelques mois auparavant, et pour laquelle j'avais apporté ma contribution de généalogiste amateur.

Les lettres et commentaires que j'ai reçus à ce moment là étaient imprégnées d'émotion et je sentais bien que cet instant resterait pour eux inoubliable. Cela dit, je me sentais un peu frustré de ce bonheur, étant en grande partie responsable et instigateur de cet épisode, et en 1998, soit un an après, je décidais à mon tour de rendre visite à cette famille inconnue.

Après plus de mille trois cent kilomètres, je découvrais enfin cette Bavière sur laquelle je fantasmais depuis des mois, ces petits villages de montagnes, ces maisons peintes, et cette première nuit passée dans ce petit village de Tôrwang, me parut bien longue, tant j'avais hâte de voir enfin cette famille.

Après avoir passé une journée dans le village, rencontré ce fameux instituteur qui avait de son côté constitué une incroyable base de données sur les villages et fort heureusement parlait français, nous avons pu rencontrer dans l'après midi, Walburga Wagner née Schmidt, et ses trois enfants, Michaël (encore un), Georg et Walburga leur soeur.

L'accueil fut extraordinaire, non pas seulement car nous mettions enfin, après des années un point final à cette histoire, et cette fabuleuse recherche pour laquelle je m'étais battu bec et ongle pour en voir le bout, mais surtout parceque cette histoire a fait le tour de la région du Samerberg, et ma venue dans cette maison, était attendue par tous. L'ensemble de la famille était présente, les frères, les soeurs, les amis, y compris le bourgmestre de la province du Samerberg, qui m'a remis à cette occasion, la traditionnelle chope bavaroise avec couvercle en étain, aux armes de la province et je dois dire que cet instant restera à tout jamais gravé dans ma mémoire.

Et puis passés les moments officiels et les quelques discours de bienvenue, en anglais pour moi, immédiatement traduits en allemand, en allemand pour les autres immédiatement traduits en français pour moi, et bien que la barrière de la langue soit un dur obstacle pour le rapprochement des peuples, nous avons petit à petit commencé à converser.

J'avais bien entendu emporté toute ma documentation, et j'ai découvert ces fameuses lettres, dont le papier jauni est désormais protégé sous une feuille de plastique, et puis la paire de botte, le chapeau et bien d'autres choses encore. La réception comme il se doit dans cette région fut extraordinaire. Et quand je dis extraordinaire, imaginez-vous vers 16h00 commencer une légère collation à base de charcuterie, de fromage, le tout arrosé de vin blanc, puis rouge, puis des viennoiseries, de la pâtisserie, avant de se mettre à table, car il est déjà 21h00 et de recommencer, le tout dans une ambiance très conviviale, avec cette petite retenue dans ce genre de rencontre, car l'approche est difficile.

Voici donc la fin de cette fabuleuse histoire de la réunion de ces familles qui sont aussi le charme de la généalogie, car comme le savent tous les généalogistes, il ne s'agit pas seulement d'aligner des dates sur des fiches, mais également de plonger dans le coeur des familles, s'immerger dans l'histoire et quelques fois, transposer ce voyage virtuel en réel, et profiter pleinement du fruit de ses recherches."

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