LA TOUR ET LE PHARE DES BALEINES
Où sont les baleines ? demandent les enfants. Plusieurs se sont perdues sur la côte. La dernière est venue mourir sur la plage en 1922 ; son squelette est exposé au Musée de la Baleine, au pied du phare.
D'autres se sont échouées dans l'île d'Oléron, comme nous le montre cette carte postale :
La tour des Baleines
La vieille tour au pied du Phare des Baleines est l'un des plus anciens feux de France. Son histoire est liée à la création du port militaire de Rochefort (en1666). Le trafic maritime, tant marchand que militaire, était intense dans les pertuis Breton et d'Antioche. Colbert décida la mise en place de deux feux, l'un sur l'île de Ré, l'autre sur Oléron, pour éloigner les navires des rochers et baliser le passage du pertuis d'Antioche. Déjà, depuis 1611, le phare de Cordouan, à l'entrée de l'estuaire de la Gironde, sécurisait l'accès au port de Bordeaux. Une tour fut donc érigée en 1682 à la pointe des Baleines pour signaler les récifs à l'entrée des pertuis. Trois ans plus tard en 1685 à Chassiron un autre phare marquait l'extrémité de l'île d'Oléron.
La tour des Baleines devait remplir deux rôles. Elle faisait d'abord partie du système défensif de l'île et des côtes charentaises. Les gardes-côtes en poste, derrière ses machicoulis, pouvaient surveiller le trafic maritime et prévenir les autorités de l'approche de navires ennemis. Sa deuxième fonction était bien sûr de servir de repère pour la navigation, amer le jour et phare la nuit. La lumière de son fanal était au début produite par la combustion d'huile de poisson. Elle n'avait qu'une faible portée et devenait invisible par temps de pluie ou de brouillard. En 1736 une nouvelle lanterne fonctionnant au charbon est installée. Elle produit une lumière plus vive. Il faut alors installer un magasin au pied de la tour pour stocker le combustible. En 1777 on installe un système de reverbère en cuivre argenté. En 1820 on met en place une nouvelle lanterne dotée de réflecteurs à double effet.
La tour des Baleines
Le phare des Baleines
Malgré les progrès réalisés, le feu de la vieille tour est encore insuffisant pour répondre aux besoins des navigateurs qui souvent n'aperçoivent sa lumière que trop tard. Entre 1793 et 1838, on compte 125 naufrages sur les rochers des Baleines, et 470 noyés...
On décide donc la construction de deux ouvrages pour signaler la longue pointe rocheuse. Le premier (les Baleines) sera un phare de première catégorie, assez haut pour être repéré de loin. Le second (les Baleineaux), à feu fixe, sera construit en mer sur le rocher du Perroquet, à l'extrémité de la pointe. La construction des phares dure cinq ans, de 1849 à 1853. Les bâtisseurs utilisent deux sortes de matériaux : une pierre calcaire des carrières de la région de Saintes, et un granit bleu breton pour les parties décoratives et pour l'escalier.
Le phare des Baleines, avec ses 57,10 m de hauteur et une portée lumineuse de 24 milles, peut être vu à 45 km. Le phare des Baleineaux, en mer, est une tour de 31 m de hauteur ayant une portée lumineuse de 18 milles. Les deux nouveaux phares sont allumés pour la première fois le 15 janvier 1854. En 1922 le phare est doté d'un groupe d'alternateurs. Il va alors projeter loin au delà des pertuis son feu reconnaissable à ses quatre éclats blancs. En 1928 les alternateurs sont changés pour des dynamos. C'est en 1941 que le phare est raccordé au réseau national d'électricité.
Le phare des Baleines
le phare des baleineaux.
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