Les morts de la grande guerre à La Couarde

Au début du 20ème siècle, la Couarde, que l'on n'appelle pas encore la Couarde sur mer, vit au rythme tranquille des travaux agricoles ponctués depuis les années 1880 par l'arrivée des premiers touristes. Car après la crise salicole des années 1860, puis la destruction du vignoble par le phylloxéra, les couardais ont trouvé dans le tourisme familial et populaire naissant un appréciable complément de ressources. C'est donc avec plaisir qu'ils voient arriver "leurs baigneurs" dés le début de l'été.

L'année n'a pas été bonne pour les Couardais, le vin et le sel se sont mal vendus et c'est donc en pleine saison estivale dont ils attendent beaucoup que résonne comme un coup de tonnerre la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France le matin du 3 août 1914.

La vie du village va s'en trouver bouleversée. Les touristes partent et la mobilisation plonge le village dans le désarroi. Qui va sauner les marais, qui va "faire vendange" alors que les bras les plus vigoureux, ceux des mobilisés en pleine force de l'âge, vont manquer ?

Ces premières inquiétudes, légitimes dans un milieu dont les ressources, comme partout en France, sont encore essentiellement agraires, vont bientôt être balayées par les terribles réalités de la guerre.

Au total, la Couarde, bourgade de mille habitants, comptera trente-cinq morts, sans oublier les nombreux blessés et les "gueules cassées"... La plupart n'avaient guère plus de vingt ans... Les pertes de la première guerre mondiale, à travers toute l'Europe, sont effroyables...

1914 : premiers drames

Dés la fin du mois d'août, arrive la triste nouvelle de la mort de deux enfants du village : Octave Martineau, tué à 20 ans à St Vincent, et Gaston Gibaud, tué à 25 ans à Virton.

Le 8 novembre le Sergent major Armand Martineau est tué à 28 ans à St Eloi. Le matelot Jean Guérande est tué le 31 octobre à Dixmude, à 27 ans. Georges Bouthillier, lui aussi matelot, est tué le 17 décembre à Zuydcoote. Il venait d'avoir 20 ans.

Ces cinq premiers morts sont donc tombés pour défendre la Belgique envahie.

1915 : la liste s'allonge

Henri Pelletier est tué aux Eparges dans la Meuse le 26 avril. L'adjudant Lucien Ménager meurt le 14 mai à l'hôpital n°4 à Amiens. Au mois d'octobre Victor Gibaud est tué à 27 ans au Mont Doyen par l'explosion d'un obus. Le sergent Georges Jouet est tué à 20 ans à Hans dans la Marne, le 6 octobre.

1916 : l'hécatombe

1917 : une trompeuse acalmie

Emile Brin est tué le 22 mai à Corbeny, dans l'Aisne, à 21 ans. Au cours d'un vol d'entraînement, le sous-lieutenant Roger Bonnin est victime d'un accident et meurt à 24 ans à l'hôpital américain le 28 juillet, à Juilly en Seine et Marne.

1918 : une victoire bien coûteuse

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