Le texte des cartes de Alfred REAU

 

- Araucourt, 29 novembre 1914

Chers beaux frères Je vous envoi ces quelques lignes pour vous donner de mes nouvelles qui sont assez bonnes pour le moment et je désire que ma carte vous trouve de même. Nous sommes toujours en première ligne et il ne fait pas chaud cat nous avons 7 et 8 degrés au desoous de zéro. Chère Louise ne vous faites pas de mauvais sang car on espère toujours retourner. Embrasse bien ton petit gosse qui doit être grand maintenant embrasse Georges aussi car tu peux le faire et moi je reprendrez cela au retour. J'écris à Jeanne en même temps qu'à toi. Votre cousin vous embrassent tous Alfred Réau

- Jeudi 7 janvier 1915

Chers beaux frères Je fais réponse à ta lettre datée du 31 décembre qui m'a fait un sensible plaisir de vous savoir en bonne santé. Tant à moi je suis toujours le même bien portant car quoique je serais malade personne ne le saurez je m'ennui assez. Et surtout de recevoir des lettres de ma famille comme j'en ai reçue aussi, ceux là n'ont pas de mes nouvelles et ils n'en auront jamais. Recevez chers beaux frères mes meilleurs voeux que je forme pour votre bonheur à tous, embrasse bien Louise et ton petit Marcel pour moi bonjour à la mère Pezeau de ma part. Votrte beau frère qui vous embrassent et vous envoie ses voeux de bonne année pour 1915. A. Réau. Bonjour à ma gosse et à ma femme ainsi qu'à mon beau père et chez Julia.

- Lundi 29 mars 1915

Chers beaux frères je vous envoie ces quelques lignes pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes pour le moment et je désire que ma carte vous trouvera de même. Chère Louise je t'envoi un apperçu d'un patelin de la Voivre (?) où nous allons au repos. Tu verras dans l'état qu'ils se trouvent c'est affreux à voir on dirait que le feu a tout ravager. Bonjour à Georges ainsi qu'à la mère Pezeau et embrasse bine ton petit Marcel ainsi que ma Marcelle et ma Jeanne pour moi. Recevez de votre beau frère ces plus gros baisers et sa plus tendre amitié. A. Réau

- Mercredi 14 avril 1915

Chère Louise je fais réponse à ta lettre qui m'a fait plaisir de vous savoir en bonne santé tan à moi c'est toujours pareil beaucoup d'ennui. Chère Louise tu me dis si j'ai besoin de quelque chose je te remercie j'ai besoin de rien tout ce qu'il me faut Jeanne me l'envoi, et je demande que mon nécessaire je préfère me priver et que les miens soient à peu près à leur aise ceci est du à mon bon coeur car je souffre assez d'être éloigner d'eux sans les priver de bien des choses qui leur sera plus nécessaire qu'à moi, chère Louise on voit les journaux mais toujours les vieux, et puis on le voit que trop ce qui se passe, car ce n'est pas ce qui manques les morts et les blessés tout les jours il y en a je te l'assure et demain ce sera peut être le notre, le plus tôt sera le meilleur pour nous tant pis pour ceux qui resteront. Rien de plus à te dire pour le moment, bonjour à Georges de ma part embrasse bien ton petit Marcel ainsi que ma Marcelle et ma Jeannette bonjour à la mère Pezeau. Recevez chers beaux frères ces plus gros baisers et sa plus tendre amitié. Bonjour à toute la famille. A. Réau

- Jeudi 12 mai 1915

Chers beaux frères Je vous envoie ces deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont assez bonnes pour le moment et je désire qu'il en soit ainsi de vous. Je t'envoie chère Louise du muguet de la forêt de Champenoux à toi comme à Jeanne notre ancien secteur est bien mieux qu'en Voivre mais le temps dure encore plus car c'est une vie monotone que l'on mène ici. Rien de plus à vous dire pour le moment bonjour chez toi à tout le monde embrasse bien ton petit gosse Marcel ainsi que Georges bonjour à la mère Pezeau. Recevez chers beaux frères de la part de celui qui vous aiment vraiment ses plus gros baisers et sa plus tendre amitié. A Réau secteur 196 Embrasse bien ma jeanette et ma gosse chérie pour moi chère Louise car le temps est durable tu peux me croire. Bonjour à Julia aussi ainsi qu'à mes nièces? A Réau A quand la fin de cette maudite guerre qui fait pleurer bien des coeurs.

- Jeudi 15 juillet 1915

Chère Louise Je t'envoie ma photo, ma gueugueule en petit en attendant de l'avoir en grand et en même temps ta petite bague qui n'est pas faite par un bijoutier, mais ça sera un petit souvenir de ton frère, comme cela la famille en aura toute jusqu'à la mère Julien. Embrasse bien ton petit gosse, ainsi que ma Marcelle et ma Jeannette, recevez, chers beaux frères de celui qui vous aiment et ne vous oublie pas ses plus gros baisers et sa plus grande amitité. A. Réau Bonjour à ce vieux Georges que j'oubliais, pourtant je n'oublie personne.

- Le 25 juillet 1915

Chers beaux frères Quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont otujours bonnes pour le moment et je pense que c'est de vous la même chose la voyage a était bon bonjour à toute la famille sans oublier des bécots à ma Jeannette et à Marcelle merci Autrement ici toujours la même chose la matraque, en arrivant nous avons était saluer par messieurs les boches et j'ai appris la mort de certains de mes camarades. Je ne vois plus grand chose à te dire bonjour à Georges embrasse bien mon petit neveu et toi mille baiser. Recevez chers beaux frères de celui qui vous aiment et en vous oublient pas pas ses plus gros baisers et sa plus tendre amitié. A. Réau

- 21 avril 1916

Chère Louise je t'envoie ces deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes pour le moment et je désire qu'il en soit ainsi de vous autres tous. Chère Louise dans le moment où les lettres circulaient si mal je t'avais écrit vers le 6 ou 8 mars mais je n'ai rien reçu de toi mais je ne vous oublient pas. Pour cela Jeanne et Julia s'était la même chose et où nous sommes tu sais cela on n'a pas beaucoupe de temps à nous car nous sommes à Verdun, et je te promets que cela n'est pas le rêve, car on n'a jamais vu une bataille comme celle-ci, voilà 55 jours que cela dure enfin espérons que l'on s'échappera. Rien de plus à te dire pour le moment embrasse bien Marcel et Georges pour moi sans oublier Jeanne et Marcelle. Reçois de ton beau frère qui ne vous oublient pas ses plus gros baisers et sa plus tendre amitié. Adieu Louisette A. Réau

- 8 septembre 1916

Chers beaux frères deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes et je désire qu'il en soit ainsi de vous tous. Pour nous toujours mauvais secteur une boucherie et non la guerre ici dans un bataillon sur 602 hommes il en reste 120 qui sont intacts, c'est honteux je ne peux vous donner d'autres explications vu que cela coûte cher quelquefois. Rien de plus à vous dire bonjour à toute la famille embrasse bien Jeannette et Marcelle et sans oublier Georges et Marcel. Reçois chère Louise de ton beau frère mille baisers. A bientôt la fin car il y en a marre. Alfred.

- 6 décembre 1916

Chers beaux frères Je viens au nouvel an vous apportez les voeux que je forme pour votre bonheur et votre santé espèrons que l'année 1917 sera peut être meilleure pour nous autres tous et que l'on pourra se retrouver un jour tous ensemble. Embrasse bien ma petite Marcelle et ma bonne Jeannette pour moi. Bonjour à toute la famille. Recevez chers beaux frères de la part de celui qui vous aimes et ne vous oubleint pas ses plus gros baisers et sa plus tendre amitié. Alfred Réau.

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