Le dénouement

"Je continuais à chercher des compléments d'information sur les familles annexes, mais impossible d'avancer.

Et puis un soir, j'ai reçu un appel téléphonique de l'un des frères Wagner de l'île de Ré qui m'annonçait que venait de débarquer chez lui, nous étions au mois de juillet, un couple d'allemands, parlant le français, et qui profitaient de leur vacances pour effectuer, au profit d'un instituteur de Törwang, un petit village de Bavière, une recherche sur un certain Michaël Wagner, originaire de Rosholzen en Bavière, et qui était venu s'installer en France, près de la mer sauvage, sur une île nommée "Isle de Ré".

Je n'ai pas besoin de vous dire qu'à cet instant, mon coeur a du prendre deux mille tours et pendant quelques instants, je n'ai pas su quoi dire. La femme de ce couple d'allemands était autrefois institutrice dans ce petit village de Törwang, et son directeur d'école s'était mis en tête d'écrire un livre sur l'histoire de cette contrée du Samerberg, regroupant plusieurs villages dont le fameux Rosholzen, et surtout, d'orienter ses écrits sur les propriétés et les transmissions de biens dans les familles.

Or, cette maison de Ried im Wimkl, ce qui veut dire Read en coin, car les quatre ou cinq maisons composant ce hameau sont effectivement positionnées sur une route qui fait à cet endroit précis un coude à 90°, cette maison dis-je, la plus importante du hameau, appartenait à une famille Wagner depuis 1551, et n'avait jamais quitté la famille, puisque de nos jours encore, les deux fils célibataires et leur mère, veuve de Michaël Wagner, y résident toujours. Le livre ayant été écrit, toutes les familles des hameaux en reçurent un exemplaire où ils retrouvèrent une partie de leur histoire familiale.

Dans les années 90, on entreprit de refaire la toiture de l'habitation principale de la propriété des Wagner. On commença à démonter, planche par planche, poutre par poutre, pour récupérer ce qui était encore utilisable. Dans un recoin sombre du grenier, endroit ou personne n'allait depuis bien longtemps, on trouva trois éléments qui allait bouleverser l'histoire de cette famille.

Tout d'abord, une paire de bottes en cuir et un chapeau d'homme, ayant appartenus à Wolfgang Wagner, à la fin des années 1700. Et puis, il y avait un paquet de lettres, écrites par un certain Michaël Wagner, parti s'installer dans une île française et dont les parents, Wolfgang et Margaretha Daffenreither avaient conservé les écrits.

Et sur ces lettres, dont vous pouvez découvrir les numérisations et les traductions, on pouvait découvrir le parcours extraordinaire de ce jeune bavarois, charpentier de formation, et qui n'avait pas hésité à quitter son petit village de montagne pour traverser l'Europe en tous sens, et finir par se fixer, et nous ne serons sans doute jamais pourquoi, dans l'île de Ré.

A travers ces lettres, c'est également une partie de l'histoire de notre continent que nous pouvons lire, et à l'époque où les guerres napoléoniennes faisaient rage, que la Bavière jusqu'alors rattachée à la France changeait de camp, on peut s'imaginer quelles furent sans aucun doute les peurs qui habitèrent cet expatrié, qui durant quelques années a du craindre pour sa vie et celle de sa famille. Son nom ne fut sans doute pas facile à porter tous les jours.

Donc, à la vue et la lecture de ces lettres, notre instituteur rechercha de son côté quel pouvait être la descendance de Michaël. Il avait un avantage sur moi, puisque lui, savait exactement quel était le point de chute réel. Par contre, relativement âgé, il ne pouvait se déplacer et c'est donc par l'intermédiaire de son ancienne institutrice adjointe qu'il espérait trouver la descendance de Michaël.

Ce qui fut fait puisque quelques semaines plus tard, je commençais à expédier en Allemagne, mon fichier sur la branche française, et recevait en échange la composition de la branche allemande.

Mais cette réunion par courrier ne nous suffisait pas, ni à moi qui avais mis tant d'énergie à trouver cette famille, ni aux frères Wagner de l'île de Ré, je dis aux frères mais il y a également une soeur, qui, après avoir découvert leur arbre familial par mon intermédiaire, se voyaient tout à coup liés directement par le nom et la descendance, à une branche inconnue, là-bas, au pied des Alpes autrichiennes. Et donc, quelques semaines après cette rencontre ils décidèrent de franchir les kilomètres les séparant de Rosholzen, pour aller rendre visite à cette famille inconnue."

La rencontre

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