Nicolas BAUDIN, un rétais sur les mers

Nicolas BAUDIN est né le 17/2/1754 a St Martin en Ré. Il est le fils d'un marchand.

Servant sur les navires de commerce, il visite maintes fois l'île Maurice. Il y retourne en quartier-maître de la marine royale, puis stationne a Pondichéry. Engagé dans la guerre d'indépendance américaine, il affronte l'Angleterre (1779/1780) aux Antilles. Nommé capitaine d'une frégate, il se voit démis au profit d'un officier noble. Ulcéré, il retourne a la marine marchande.

Joseph II empereur d'Autriche, lui confie des missions botaniques (Afrique, Asie,Amerique) destinées à ses jardins de Schönbrunn.

Après la révolution, BAUDIN rejoint la France et affrète en 1796 une expédition tropicale d'histoire naturelle.Il rapporte au muséum une énorme collection de végétaux, d'insectes et d'oiseaux. De ce succès, il fera sa carte de visite pour l'expédition australe qu'il propose dés 1798 au botaniste Jussieu et au consul Bonaparte.

Baudin y embarquera les naturalistes (Riedlé, Maugé, Ledru, Levillain, etc) avec lesquels il a si bien réussi.

Le 19 octobre 1800 au son des canons et des fanfares, maintes belles dames pleurent sur les quais du Havre : commandée par Nicolas Baudin et Emmanuel Hamelin, la corvette "Géographe" et la gabarre "Naturaliste" emmenet en océanie leurs fils,époux,amants... ils sont la fine fleur de la science, de la noblesse et de la bourgeoisie. Expert en missions botaniques, Baudin, 46 ans, fait déjà la grimace.Il voulait huit scientifiques. L'institut et le muséum lui en imposent vingt-quatre...Cette brochette de pédants grincheux et de blancs-becs exaltés, il se voit mal la plier à la discipline des marins. Et quels officiers ! une "volière de damoiseaux" , marmonne-t-il. Pistonnés par l'état major ou les veuves de guerre, ces enfants gatés de 17 à 25 ans prennent de haut leur capitaine roturier, caustique et pète-sec.

Bonaparte qui se rêve empereur des mers chaudes, à confié à Baudin une mission impossible. Sous couvert d'une rigoureuse étude scientifique, la France contestera à l'Angleterre sa maîtrise des mers chaudes. Et pourquoi pas son empire des Indes ? Ses ministres, ses experts ont tout prévu, tout consigné par écrit. Baudin emporte les dernières cartes, les meilleurs instruments.

Les conseillers de Bonaparte lui ont assigné un itinéraire d'une rigidité démentielle: Il doit explorer la terre de Diemen (future Tasmanie) avant le rude hiver austral. Ensuite cartographie les cotes inconnues de Nouvelle Hollande (future Australie) au gré des moussons. Or les bureaucrates de la marine se moquent du calendrier climatique. Finances, papiers, vivres et matériel traînent. Les vaisseaux partiront deux mois trop tard. Comble de misère, ils partent sans vin ! le ministère leur enjoint d'en trouver aux Canaries à meilleur marché. Par forte mer les savants passent leur temps à vomir. Soulagés ils disent la nourriture immangeable. Aux canaries, la déception s'aggrave,les Anglais ont fait main basse sur le vin. Baudin qui rationne la boisson est vite soupçonné de piocher dans la caisse .

Le voyage ne sera que déceptions en tout genre, échecs, tromperie de tous y compris par les Anglais et différents chef locaux . L'expédition s'est révélée être également l'un des plus grands voyages scientifiques de tous les temps : à son retour en France, elle rapportait des dizaines de milliers de spécimens de plantes inconnues, 2500 échantillons de minéraux, 12 cartons de notes, observations et carnets de voyages, 1500 esquisses et peintures. L'expédition coûta la vie à de nombreux explorateurs, notamment celle de Nicolas Baudin lui-même qui mourut le 16 septembre 1803, sur le chemin du retour. Les exploits de Baudin restèrent largement méconnus.Deux siècles plus tard, le nom de Baudin sort enfin de l'obscurité. Il est aujourd'hui très connu en Australie.

Source : Géo (1996)

Merci à Jacques Baudifier qui a retrouvé ce texte pour moi !

 

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